Quelles sont les limites de la Visualisation? Qu’est-ce que nous pouvons réellement réaliser ?
Cette question peut être répondue grâce à l’histoire de Rabbi Akiva[i]. Toute sa vie il s’interrogea comment pouvoir accomplir le verset du chéma[ii] disant qu’il faut aimer Dieu « de tout ton Nefech ». Le Nefech est la partie spirituelle faisant le lien entre notre âme et notre corps. L’explication qui lui sembla juste fut que nous devons continuer à aimer Dieu même si cela nous coûte la vie. Le jour de sa mort, ses élèves furent frappés de stupeur en voyant son exécution. Il fut lacéré avec un peigne de fer. Mais, le plus incroyable, c’est qu’il manifestait une joie immense de périr de cette façon.
La réponse est que toute sa vie, lorsqu’il récitait son Kriat Chema, il s’imaginait perdre la vie de cette manière. Cette vision provoqua une modification de son LEV, au point de désirer ardemment cette fin, et de le rendre littéralement insensible à la douleur.
Il ajouta une explication à l’attention de ses élèves, en disant, que si cette mort lui avait été infligée sans préparation, il n’aurait pas supporté. Mais, le fait qu’il ait pu intégrer cette situation petit à petit lui a permis de vivre cet instant des milliers de fois avant le jour redouté et de ne plus concevoir que la joie de se sacrifier pour Dieu, le jour venu.
De là, nous voyons un moyen extraordinaire de vaincre. Nous devons nous imaginer vivre l’épreuve, sortir victorieux, et ressentir la joie de cette réussite. Alors, au moment où se présentera l’épreuve, nous pourrons aisément triompher d’elle.
Ainsi, celui qui ne sait pas retenir sa colère lors d’ une contrariété , par exemple en voyant son enfant qui ne travaille pas, préférant s’amuser à des jeux pendant des heures, peut visualiser cette scène, et se voir garder son calme, tout en ressentant une immense joie d’avoir surmonté son penchant pour la colère. Il peut en être de même pour celui qui appréhende de prendre la parole en public ou de celui qui redoute un rendez-vous d’embauche.
[i] RABBI AKIVA : Il vécut au début de la troisième génération des Tanaïm. Il savait donner une explication à tous les Taguim (petites couronnes sur les lettres du Sefer Torah) de la Torah. Ce qui lui valut l’admiration de Moshé Rabénou lui-même. Le Talmud raconte sur lui qu’il est entré au Pardess avec quatre de ses compagnons, mais fut seul à ressortir indemne. Il étudia 20 années chez Na’houm Ish Gam Zou et 13 années chez Rabbi Eliezer. Il fonda la Yéchivah de Béné Braq. Dans celle-ci, il eut 24000 élèves. Les plus grands de ses élèves furent : Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Chimon bar Yo’haï, Rabbi Yossi et Rabbi Eléazar ben Chamoua. On dit de lui que lorsqu’il commençait sa prière d’un côté, on le retrouvait à la fin de celle-ci de l’autre côté de la pièce. Son enseignement le plus connu aujourd’hui est d’insister sur l’ amour de son prochain qui doit avoir l’intensité de l’amour qu’on a pour soi même. Il mourut en martyr sous la torture des Romains.
[ii] KRIAT CHEMA : Il s’agit de la récitation du Chéma. Nous avons l’obligation de la Torah de le réciter deux fois par jour, une le matin, l’autre le soir. Il est indispensable de comprendre le sens du premier verset pour s’acquitter de son obligation.
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