Pourquoi la Torah doit elle être étudiée ?

 

Dans le traité Sotah est rapporté l’enseignement suivant :

Rabbi Ména’hem, le fils de Rabbi Yossi explique le verset des proverbes 6,22 où il est écrit :      « Car la Mitsvah est la bougie et la Torah la lumière ».

Le verset rapproche la Mitsvah à la bougie et la Torah à la lumière, pour nous apprendre que de la même que la bougie ne protège que pour un instant déterminé, de même la Mitsvah possède un temps d’action court, et de plus, de même que la lumière éclaire le monde environnant,  de même la Torah protège le monde.

Le verset dit par la suite : « lorsque tu iras elle te guidera » cela fait référence  à ce monde-ci, et « lorsque tu te coucheras elle te gardera », cela fait référence à la mort. Ensuite il dit : « à ton extrémité elle te parlera », cela fait référence au jour de la résurrection des morts.

Rabbi Ména’hem illustre son enseignement par une parabole :

Un homme marche dans une nuit sans lune, il est inquiet de trébucher sur des ronces ou des orties ou sur une pierre,  ou de rencontrer une bête sauvage ou des brigands. Il trouve alors une torche et se trouve sauvé des ronces, des orties, et des obstacles, néanmoins il est toujours inquiet de rencontrer une bête féroce ou un brigand et ne sait toujours pas quel chemin suivre. Le matin se lève, il n’est plus inquiet de croiser des animaux ou de mauvaises personnes, mais ne sait toujours pas où aller. En continuant son chemin, il arrive à un carrefour, il est alors sauvé de tous les dangers.

Demande alors la Gmara : que représente dans l’histoire un carrefour ? Rav ‘Hisda répond, il s’agit d’un Talmid ‘Ha’Ham, un étudiant en Torah qui sait fixer la loi en application des textes.

Le Maharal zal explique ce passage du Talmud.

La Torah est quelque chose de complètement intellectuel, en cela elle transcende le temps. En effet pour qu’il y ait le temps la matière doit être présente. Le temps est responsable du changement. Toute chose soumise au temps est appelée à changer. Même une chose complètement inerte comme un caillou change avec le temps, par l’érosion ou le frottement. Je ne parlerais même pas d’un être vivant qui doit régénérer ses cellules constamment. Le temps est responsable de cette évolution. La Torah en étant affranchie du temps est immuable et donc peut protéger le monde de façon durable. Le Ner, c’est à dire la bougie, est quelque chose de matériel et donc soumis au temps et au changement, en cela la Mitsvah ne peut nous protéger que pour un instant. Nous pouvons ainsi dire qu’une pratique religieuse basée exclusivement sur des actes et non renforcer par l’étude de la Torah est appelée à s’abimer et  se détériorer. Il est possible par exemple qu’en apprenant un nouveau commandement nous soyons transportés et exprimions une grande ferveur lors de l’accomplissement de cette action. Mais avec le temps le ferveur fait place à l’habitude et l’acte est accompli beaucoup plus machinalement donc avec beaucoup moi d’intériorisation.

« lorsque tu iras, elle te guidera »

Quelque chose qui n’est que lumière traduit l’existence complète. Rien n’existe autant que la lumière. C’est d’ailleurs pour cela que la lumière fut créée en premier. Toute chose qui existe dans le monde le fait que grâce à la lumière. À l’opposé l’obscurité est synonyme d’absence d’existence, de manque profond. Le Midrach dit d’ailleurs que les ténèbres représentent l’ange de la mort. L’obscurité annule l’existence de toute chose en le faisant disparaître, même si elle continue d’exister, c’est comme si elle n’existait plus. Donc,  il ne peut y avoir d’existence sans lumière.  Si nous prenons l’exemple d’un aveugle par le fait qu’il n’est entouré que de ténèbres, il est frappé d’un manque immense et se retrouve considéré comme mort. Celui qui s’accroche à la Torah est sûr de ne pas être entaché de manque. La Torah est lumière, elle fait exister, elle comble les manques.

L’Homme   est appelé dans ce monde « allant ». Il n’est jamais dans une position statique.  « Lorsque tu iras elle te guidera » la Torah guide nos pas pour ne pas être frappé par le manque. Notre monde est sujet aux manques en cela même qu’il est matériel. Après   la mort qui est un moment de manque très marqué, elle continue à nous guider en nous assurant une existence à cet instant.

Dans le monde futur, l’Homme revient d’une certaine manière à la « vie ». Le manque a disparu et son âme repose sans les manques de l’après-mort. La Torah continue de nous accompagner en nous donnant l’attribut de parole, « à ton extrémité elle te parlera ».

En conclusion, la Torah permet à l’Homme d’exister tout au long des trois phases de son existence : de son vivant, juste après sa mort et dans le monde futur. Ceci n’est possible que parce que nous mettons toute notre aspiration en elle.

Il est de notre devoir de l’étudier, de fixer des moments du jour et de la nuit. Il faut un tant soit peu se casser la tête pour comprendre une Michna, une page de Gmara ou un cours de Torah. Le bénéfice est grand et s’installe à jamais.

 

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